APERÇU

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EXPLOREZ LE TABLEAU BORD DU CHOCOLAT

Traçabilité et transparence

La traçabilité s'est considérablement améliorée, mais il reste beaucoup à faire pour se conformer au RDUE

Le futur règlement sur la déforestation de l'Union européenne (RDUE)
a un impact considérable sur le secteur du cacao.

engagement

89 %
des entreprises ont pris un engagement en matière de traçabilité
2024 - 2025
est la date butoir la plus fréquente, correspondant à l'entrée en vigueur du RDUE

volumes de cacao traçables

+27%
au niveau du pays d'origine
+19 %
au niveau du groupement de cultivateurs
+19 %
au niveau de l'exploitation

Pour un grand nombre d'entreprises, l'impact du RDUE s'est traduit dans leurs engagements en matière de traçabilité. 89 % d'entre elles ont pris un engagement de la sorte, et la plupart ont fixé comme date butoir 2024 ou 2025, ce qui coïncide avec l'entrée en vigueur du RDUE.

Nous avons par conséquent observé une forte augmentation des volumes de cacao traçables cette année. La traçabilité au niveau du pays d'origine a augmenté de 27 %, de 19 % au niveau des groupements de cultivateurs ou des communautés, et de 19 % au niveau des exploitations.

Les entreprises semblent également avoir beaucoup progressé dans la cartographie des exploitations agricoles

Les entreprises affirment que 64 % de leur chaîne d'approvisionnement est déjà cartographiée par GPS ou cartographie polygonale, alors que 55 % de l'approvisionnement en cacao doit se conformer au RDUE.

Cependant, d'importantes lacunes subsistent

Parmi les grandes entreprises qui ont communiqué leurs données, seules 41 % sont aujourd'hui en mesure de retracer suffisamment de cacao jusqu'au groupement de cultivateurs pour se conformer au RDUE. 59% des grandes entreprises ne satisfont toujours pas aux exigences du RDUE en matière de traçabilité. Pour cet ensemble, cet lacune équivaut à près de 700 000 tonnes de fèves de cacao.

700 000 t

DE CACO NON CONFORME AU RDUE

Nous n'avons pas constaté d'amélioration dans l'approvisionnement direct en cacao. Comme l'année dernière, 50 % en moyenne de l'approvisionnement des grandes entreprises est direct. 

La filière cacao aura fort à faire cette année pour se mettre en conformité avec le RDUE. Alors que les entreprises continuent d'améliorer la traçabilité, la cartographie et le suivi des chaînes d'approvisionnement, nous espérons également que ce secteur aidera les pays producteurs à se mettre en conformité et à protéger les forêts.

Revenu vital

Le chocolat rapporte gros, mais trop de cultivateurs vivent encore dans la pauvreté

Le chocolat est une industrie qui génère des milliards de dollars et dont bénéficient certaines des entreprises les plus riches et les plus puissantes du monde. Pourtant, de nombreux cacaoculteurs, qui produisent l'ingrédient indispensable à ce secteur, vivent encore dans la pauvreté et peinent à obtenir un revenu vital. Autrement dit, ils ne parviennent pas à atteindre un niveau de vie décent.

déclarations des entreprises

83 %
des entreprises ont déclaré publiquement que le revenu vital est un droit humain. 89 % des petites entreprises 94 % des distributeurs 76 % des grandes entreprises
1/3
des entreprises affirment payer au moins à certains de leurs cultivateurs un prix permettant à leur ménage de disposer d'un revenu vital
seules 6

entreprises affirment verser à 100 % des cultivateurs de leur chaîne d'approvisionnement une rémunération leur permettant de vivre décemment

Les cultivateurs méritent de vivre décemment et ne devraient pas avoir à choisir entre envoyer leurs enfants à l'école ou les faire travailler pour gagner suffisamment d'argent pour se nourrir.

UN REVENU VITAL C'EST...

Le revenu vital est le revenu annuel net nécessaire à un ménage résidant dans un endroit donné pour assurer un niveau de vie décent à tous les membres de ce ménage. Les éléments d’un niveau de vie décent comprennent : la nourriture, l’eau, le logement, l’éducation, les soins de santé, le transport, l’habillement et d’autres besoins essentiels, y compris des réserves en cas d’imprévu. (Living Income Community of Practice 2020) 

Travail des enfants

Les efforts pour réduire le travail des enfants s'intensifient..

Les initiatives pour lutter contre le travail des enfants s'améliorent, ce qui est encourageant après 23 ans d'efforts concertés ! Malgré la complexité de ce problème et les difficultés rencontrées, les efforts déployés pour y remédier ont sensiblement augmenté. Des politiques ont été mises en place dans la plupart des entreprises et, grâce au travail de groupes comme l'International Cocoa Initiative (ICI) et à des initiatives comme le Système de suivi et de remédiation du travail des enfants (SSRTE), elles commencent à porter leurs fruits.

Il reste cependant du chemin à parcourir pour l'éliminer

Les causes premières sont bien connues - la principale, mais non la seule, étant la pauvreté. Des approches systémiques contribuent à améliorer la qualité de l'éducation, des soins de santé, l'emploi dans le secteur pour les jeunes adultes et le soutien aux filles et aux femmes, mais elles ne s'appliquent pas à l'ensemble du secteur.

23,3 %
des pires formes/formes dangereuses de travail des enfants. Estimation du rapport NORC
  • 68 %
    des grandes entreprises du secteur du chocolat indiquent pouvoir prouver que leurs programmes ou dispositifs réduisent la prévalence des situations de travail des enfants - mais pour de nombreuses entreprises, ces vérifications restent floues.
  • 100 %
    des entreprises interrogées disposent d'une politique de contrôle, de réduction ou d'élimination du travail des enfants dans leurs chaînes d'approvisionnement, mais la moyenne des ménages de cultivateurs dans leur chaîne d'approvisionnement couverts par ces programmes est de 55 % et il est difficile de savoir s'il s'agit uniquement de leur chaîne d'approvisionnement directe.
  • 18 %
    des entreprises interrogées déclarent avoir identifié des cas de travail forcé et de traite des êtres humains et y avoir remédié avec succès au cours des 12 derniers mois. Dans la 4e édition du Tableau de bord du chocolat, une seule entreprise avait identifié des cas. Cette augmentation montre que ces entreprises font preuve d'un plus grande transparence dans la mise en œuvre des mesures adéquates et méritent d'être saluées à ce titre.
  • 83 %
    des répondants ont déclaré disposer d'une politique visant à contrôler, réduire ou éliminer l'exposition des enfants aux pesticides et 70 % d'entre eux affirment qu'ils tiennent compte de l'égalité femmes-hommes.

Déforestation et climat

L'Afrique de l'Ouest produit 70 % du cacao mondial, principalement en Côte d'Ivoire et au Ghana. Au cours des 60 dernières années, ces deux pays africains ont respectivement perdu 94 % et 80 % de leurs forêts, dont un tiers a été déboisé pour la culture du cacao. Une grande partie des forêts tropicales qui subsistent dans le monde constituent l'habitat vital d'espèces menacées, notamment de grands singes. 

Déforestation et climat Déforestation et climat
Côte d’Ivoire
Ghana
94 %-80 %
de perte du couvert forestier au cours des 60 dernières années
70 %
du cacao mondial provient principalement de la Côte d'Ivoire et du Ghana

Des initiatives visant à stopper la déforestation pour le cacao ont été lancées. Des entreprises et des gouvernements se sont engagés à mettre fin à la déforestation liée au cacao dans le cadre de l'Initiative Cacao et Forêts (ICF). Le règlement sur la déforestation de l'Union européenne (RDUE) entrera en vigueur en décembre 2024, obligeant les entreprises à mettre fin à toute déforestation dans leurs chaînes d'approvisionnement. Toutefois, aucune des initiatives mentionnées n'ont une portée mondiale et laissent donc de vastes étendues de forêts sans protection.

Nos données corroborent ce constat : 37 % du volume de cacao des entreprises interrogées n'est pas couvert par un système de surveillance zéro déforestation. Cela représente une légère augmentation de 3 % par rapport à la 4e édition. Nous constatons également que 36 % de la production de cacao n'a pas encore été cartographiée. 46 % du cacao n'est pas tenu d'être conforme au RDUE. Nous supposons donc que les entreprises se concentrent sur le strict nécessaire pour se mettre en conformité.

Nous constatons une autre évolution inquiétante. Le RDUE interdit la déforestation survenue après 2020. L'année dernière, 49 % des répondants n'utilisaient que des dates butoirs pour la déforestation antérieure à 2020, dont un grand nombre dès 2014. Ce pourcentage est tombé à 27 % cette année. De nombreux répondants utilisent désormais 2020 comme date butoir. Comme l'a déclaré l'un d'entre eux : « Nous appliquons la date butoir de 2017 à l'échelle mondiale, mais dans la pratique, peut-être devrons-nous appliquer la date de 2020 (du RDUE) à l'avenir ».

comparatif des dates butoir

comparatif des dates butoir

4e
Édition

5e
Édition

  • 2019 ou avant
  • 2020
  • 2020 et avant
  • Pas de réponse

Agroforesterie

Le secteur ne dispose toujours pas d'une définition claire de l'agroforesterie, ce qui limite son impact

engagement

47 %
des grandes entreprises

31 %
des distributeurs

disposent de leur propre politique ou approche d’agroforesterie

approvisionnement

44 %
ne s’approvisionnent PAS en cacao issu de l’agroforesterie

Financement

43 %
ne soutiennent PAS l’agroforesterie financièrement ou en nature

Les plus grandes entreprises poursuivent leurs programmes de durabilité dans lesquels l'agroforesterie joue un rôle important. 47 % des grandes entreprises et 31 % des distributeurs disposent de leur propre politique ou approche en matière d'agroforesterie. 

Les entreprises ont néanmoins du mal à définir précisément la notion d'agroforesterie. Par exemple, le nombre d'essences d'arbres requis varie de 3 à plus de 26 espèces par hectare. Par conséquent, leurs affirmations varient considérablement. Une grande entreprise a ainsi déclaré s'approvisionner à 100 % en cacao issu de l'agroforesterie, tandis qu'une autre en comptait 0 %. Malgré ces définitions très variables, 44 % des entreprises ne s'approvisionnent toujours pas en cacao cultivé selon les principes de l'agroforesterie.

Nous ne disposons pas de données précises concernant l'impact de la cacaoculture sur les paysages. La promotion de l'agroforesterie est coûteuse, mais peu d'entreprises assurent le suivi de leur programme de plantation ou communiquent les données issues de ce suivi.

43 % des entreprises et des distributeurs n'apportent aucun soutien financier ou en nature aux projets d'agroforesterie.

Contrairement à l'année dernière, nous constatons une évolution positive concernant la méthode de l'agroforesterie dynamique (DAF). Elle était surtout adoptée dans le cadre des initiatives de (HALBA). Nous constatons qu'elle a également été retenue par d'autres entreprises, dont certaines des plus importantes.

Pesticides

Le secteur du chocolat ne protège pas les populations et l'environnement contre les pesticides extrêmement dangereux

On estime que, chaque année, 44 % des cultivateurs et des travailleurs agricoles sont victimes d'une intoxication aiguë aux pesticides, soit 350 millions de personnes. Le cacao ne fait pas exception. Les cacaoculteurs et les enfants sont eux aussi exposés à ces produits chimiques dangereux.

chaque année

350 000 000
cultivateurs et ouvriers agricoles sont victimes d'une intoxication aiguë aux pesticides
  • 7
    entreprises (toutes de petite taille) sont certifiées 100% biologiques et doivent se conformer à des pratiques rigoureuses interdisant l'utilisation de produits chimiques
  • Seule 1
    entreprise, (HALBA), qui n'est pas 100% biologique, a mis en place une politique, une stratégie et un programme suffisamment solides en la matière. Elle s'est fixé pour objectif d'exclure certains pesticides et de mettre en place une approche d'agroforesterie dynamique pour la production de cacao

Il est inquiétant de constater que l'exposition des enfants aux pesticides utilisés pour la culture du cacao est en augmentation. Le nombre d'enfants travailleurs exposés à des pesticides nocifs est passé de 10 % en 2014 à 27 % en 2019, parallèlement à une augmentation des blessures, des effets sur la santé et du niveau de soins nécessaires pour y remédier.

exposition des enfants

2014 10 %
+17 %
27 % 2019
d’enfants travailleurs sont exposés à des pesticides nocifs
  • 14
    entreprises ne disposent pas de politiques ou n’ont pas répondu 
  • 41
    entreprises affirment avoir adopté une politique relative aux pesticides pour leur cacao. Plus de la moitié d'entre elles s'appuient sur des programmes tiers tels que Rainforest Alliance et Fairtrade

100 % durable et inclusif

Pour un secteur du cacao plus durable, l'égalité femmes-hommes est essentielle

Le secteur du cacao est réputé pour ses déclarations audacieuses sur la durabilité. Au moins 65 % des entreprises et des distributeurs se réclament de la « durabilité ». Pourtant, nombre d'entre eux sont en contradiction avec la définition de la durabilité de la Commission Bründtland et utilisée dans le Tableau de bord du chocolat : « Répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins. »

Alors que certaines de ces entreprises ont abandonné ces déclarations tapageuses, un grand nombre d'entre elles prétendent encore s'approvisionner en cacao « 100 % durable ». Mais dans quelle mesure ce cacao est-il durable alors que de nombreux problèmes persistent ? Des enfants travaillent encore dans les plantations, des forêts sont encore abattues et les cultivateurs ne perçoivent toujours pas de revenu vital.

L'inégalité entre les femmes et les hommes est un problème mondial.

La Banque mondiale rapporte que dans tous les pays du monde, les femmes qui travaillent sont en situation d'inégalité. Nous le constatons également dans les plantations de cacao, où les cultivatrices ont souvent des revenus plus faibles, possèdent moins de terres et manquent de pouvoir de décision, alors qu'elles effectuent la plus grande partie du travail.

L'égalité femmes-hommes est un des problèmes sous-jacents que nous avons examinés de plus près cette année. Nous l'avons ajouté car de nombreux problèmes liés à l'égalité des sexes se posent dans la production de cacao, mais aussi parce que la résolution de ces problèmes est un élément clé de la solution.

Si des initiatives fantastiques ont vu le jour en matière d'égalité femmes-hommes, aucune entreprise ni aucun distributeur n'a obtenu la totalité des points sur cette question. Le score le plus élevé était de 77 % pour les grandes entreprises, de 76 % pour les petites entreprises et de 82 % pour les distributeurs. Seuls 27 % des participants ont obtenu la note maximale pour avoir mis en œuvre une stratégie d'égalité femmes-hommes dans le secteur du cacao. 

S'attaquer au problème de l'égalité des sexes dans le secteur du cacao présente de nombreux avantages. Avant tout, cela profite aux femmes des communautés productrices de cacao et leur offre davantage d'opportunités. Il a été démontré que l'émancipation des femmes conduit à une diminution du travail des enfants, à une augmentation de la fréquentation scolaire et à des améliorations pour la communauté dans son ensemble. Nous demandons donc à l'ensemble du secteur de suivre l'exemple de Pladis, lauréat du prix du Tableau de bord du chocolat dans la catégorie « égalité femmes-hommes ».

score

AUCUNE
des entreprises et aucun des distributeurs n'a obtenu la totalité des points concernant l'égalité femmes-hommes

stratégie

SEULS
27 % des répondants ont obtenu une note complète pour leur stratégie d'égalité femmes-hommes dans le cacao

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